Numéro
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Type |
Auteur |
Légende |
26
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C.P. |
L. Rollex |
Tenori di fuoco |
46
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C.P. |
Streppes |
Deploriamo !!!...... |
79
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C.P. |
Othofafoull (?) |
pronto pronto che c'e ?.. |
84
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C.P. |
R. Ventura |
Cosi a Reims nel 1914... |
123
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C.P. |
L. Mazzori |
Digrigno'i denti il barbaro... |
La neutralité italienne
Membre de la Triple Alliance ou Triplice, réalisée par Bismarck
dès 1882, l’Italie est unie à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie.
Cependant dès 1902, l’Italie s’est rapprochée de la France
et ses relations sont mauvaises avec l’Autriche-Hongrie à laquelle
elle réclame les terres irrédentes.
En 1914, prétextant que l’agression est allemande, l’Italie se
déclare neutre et commence à monnayer sa participation. C’est
une neutralité temporisatrice.
Une menace immédiate
Deux arguments ont conduit les pays européens à légitimer
la guerre :
-
La menace d’une invasion : argument utilisé par l’Allemagne et l’Autriche
Hongrie à l’égard de la Russie.
-
La politique du Bon Droit qui a conduit l’Angleterre à déclarer
la guerre à cause de la violation de la neutralité belge.
L’Italie quant à elle va jouer sur les deux argumentaires.
Une carte postale236 illustre parfaitement
ce propos. Dans une atmosphère apocalyptique, l’armée allemande
a perpétré les pires exactions. Des civils ont été
massacrés et une église, probablement la Cathédrale
de Reims, a été incendiée. Un soldat allemand, reconnaissable
à son casque à pointe, le sabre tiré, pointe son doigt
menaçant. Il s’exclame :
" Digrigno’i denti il barbaro e urbo la sva minaccia : giungera arche
per te, Italia traditrice l’ora terribile della vendetta. "
" Montrant les dents, le barbare a hurlé sa menace : l’heure de
la vengeance sonnera aussi pour toi, Italie. "237
Même le dieu italien demande des comptes à l’Empereur d’Allemagne
pour le bombardement de la Cathédrale Notre-Dame de Reims. Il prend
son téléphone et se met directement en communication avec
l’enfer.238
La visite d’Annunzio
Il semblerait que l’incendie de la Cathédrale de Reims ait eu de
larges échos en Italie. En avril 1915, le poète italien Gabriele
d’Annunzio, ardent défenseur de l’intervention italienne, se rend
à Reims accompagné de son compatriote, le journaliste Ugo
Ojetti.J et de J. Reinach, journaliste au Figaro239.
Ojetti décrit la scène lorsque Gabriele d’Annunzio arrive
au pied de la Cathédrale.
" … il s’est écarté de nous. Il ne dit plus rien, il
se baisse pour ramasser un éclat de vitrail, une bande de plomb,
une fleur de pierre tombée des pinacles ; il les époussette,
les caresse, leur souffle dessus comme si de tout son cœur il voulait leur
rendre un frisson de vie… "240
Il ajoute d’ailleurs à l’intention du cardinal Luçon :
" La cathédrale s’achève dans les flammes. On a envie
de tomber à genoux devant ce miracle.
Qu’on ne touche pas aux statues, qu’on ne fasse pas de réparations…
"241
L’entrée en guerre de l’Italie
On ne sait pas qu’elle fut l’influence réelle de ce voyage sur l’opinion
italienne ni le rôle joué par le mythe de la Cathédrale
incendiée. Toutefois le 23 mai 1915, après de longues discussions
avec les belligérants, l’Italie déclare la guerre à
l’Autriche-Hongrie et se range ainsi du côté de l’Entente.
233 NOLLEAU (G.),
L’iconographie
des batailles et du siège de Reims lors de la Première Guerre
Mondiale, p 31.
234 MARTIN (A.),
Sous
les obus et dans les caves. Note d’une bombardée de Reims, p
13.
235 CLAISSE (H.),
A
Reims c’était l’enfer. 1914-1918, p 31.
236 I.F.
n°123.
237 Traduction
présentée à l’exposition Les Rémois en 1918,
de l’évacuation au retour.
238 I.F.
n°79.
239 CHATELLE (A.),
Reims
ville des sacres, p 134.
240 CHATELLE (A.),
Reims
ville des sacres, p 134.
241 CHATELLE (A.),
Reims
ville des sacres, p 134.