b. Ridiculiser l’adversaire
Assimilation, réduction
à l’animalité.
L’utilisation pour ridiculiser l’adversaire, peut faire appel à
un bestiaire, issu des frayeurs ancestrales. Tout animal ou insecte, qui
rampe, s’infiltre, se tapit, peut-être utilisé pour discréditer
l’adversaire.208
Dans " l’Homme Bête "209,
Guillaume II est ainsi représenté en cafard. Autre animal
rampant, représenté par une carte postale italienne210,
Guillaume II est assimilé à un crocodile, et la légende
est : " Deploriamo !!!…… ", " Nous déplorons !!!…… ". Cependant
ce ne sont pas des " larmes de crocodiles " qui coulent de ses yeux, mais
des larmes de sang.
Dans la carte postale intitulée " Kultur allemande !!!! "211,
le soldat allemand est assimilé à un cochon.
Dans la carte postale intitulée " Vers la Mort ! "212,
l’empereur Guillaume II et son allié l’Empereur d’Autriche-Hongrie,
sont représentés sous forme de vautours, meurtris par la
guerre et pleurant de grosses larmes.
La folie du Kaiser.
Dans la " Troisième grande victoire allemande "213
on voit le Kaiser, les yeux rouges de sang et le visage marqué par
la rage, mettre à bas le piédestal sur lequel tenait la Cathédrale
de Reims. A ses côtés, son conseiller (M. Bethmann-Hollweg
?), lui apporte un pot de chambre rempli d’haricots de Soissons. Il interpelle
l’Empereur : " Sa majesté veut-elle aussi briser ce vase de Soissons
? ".
Dans un autre registre, Guillaume II, les yeux exorbités, semble
figer face à l’apparition du Christ. Ce dernier s’exclame : " …
Qu’avez-vous fait de ma Maison, des enfants, des femmes et des vieillards?…
"214
208 GIRARDET (R.),
Mythes
et mythologies politiques, p 43 et 44.
209 I.F.
: n°72.
210 I.F.
: n°46.
211 I.F.
: n°14.
212 I.F.
: n°117 (ZEYONS (P.), Le Roman-Photo de la Grande Guerre,
p 46).
213 I.F.
: n°153.
214 I.F.
: n°112.