Fondée sur l'emplacement du tombeau de saint Quintinus, la basilique domine l'ensemble de la ville de Saint-Quentin. De par ses dimensions remarquables (123m de longueur, 52m de largeur, 34m de hauteur sous voûte et une flèche culminant à 82m) cette collégiale est l'une des plus grandes constructions gothiques ; l'égale des cathédrales du XIIIe siècle.

L'édifice se compose d'une nef achevée tardivement au XVe siècle et longue de six travées, d'un double transept (architecture peu usitée en France) et de cinq chapelles rayonnantes. Le chœur est fermé par un jubé richement décoré de bas-reliefs polychromes. L'élévation intérieure se réfère au modèle chartrain, à trois niveaux : grandes arcades, triforium et fenêtres hautes. La basilique ne possède que peu de vitraux du XIIIe siècle sauf quelques éléments présents dans les fenêtres hautes (le célèbre Saint Marcel) et au niveau de la chapelle d'axe. On peut également découvrir à l'intérieur de la basilique deux reliques du saint auquel elle est dédiée (un fragment du chef et une main de Saint Quentin) et à l'entrée un labyrinthe de forme octogonale, noir et blanc, datant de 1495.

Sa construction débuta vers 1205 et dura plus de trois siècle. Cependant le gros œuvre semble avoir été achevé vers 1257 par l'édification des parties hautes et l'ensemble demeure ainsi composite voir inachevé, notamment les travaux de remplacement de la tour-porche datant du XVe siècle. La collégiale de Saint-Quentin fut endommagée par un incendie en 1669 et par les bombardements de la Première Guerre mondiale qui percèrent les voûtes. Durant le conflit, la basilique devint un sujet de préoccupation par la propagande allemande en matière de protection des monuments historiques ; une réponse à la cathédrale de Reims.

La découverte de la collégiale de Saint-Quentin nous replonge dans le formidable élan de construction qui s'étend sur trois siècles en France, de 1050 à 1350 et qui a aboutit à l'édification de 80 cathédrales, 500 grandes églises et quelques dizaines de milliers d'églises paroissiales. Cela nous rappelle la formidable ferveur religieuse de cette époque et la démesure de ces grandes constructions.

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