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b. L’art en deuil : le romantisme des ruines
L’art en deuil
L’art en deuil, c’est le titre d’une peinture sur carte signée d’Adrien Sénéchal et datée de 1914282. Dans cette composition, l’artiste voile la façade d’un immense crêpe noir sous un vol de corbeaux. Une autre version de cette œuvre, plus connue, existe en lithographie et en carte postale.
Objets de curiosité, de mémoire, les débris de la Cathédrale sont récoltés. Madame Ganeval signale d’ailleurs :
« André (son frère), est revenu avec un morceau de vitrail de la cathédrale (le 19 septembre 1914) »283
Au cours du récolement des sources iconographiques, j’ai été amené à voir des objets (comme un encrier) complété par des larmes de plomb provenant de la Cathédrale.

Il convient de faire remarquer que durant le conflit, de nombreuses personnalités viennent visiter Reims. Reims et sa Cathédrale deviennent ainsi un haut lieu de pèlerinage.

Le romantisme des ruines
«Le temple merveilleux, au portail divin, aux statues colossales, aux tours augustes qui semblaient porter au Ciel les supplications de tout un peuple, le temple avec ses voûtes sonores où retentissaient, autrefois, les joyeux Noëls, avec ses vitraux et ses rosaces, avec un bourdon célèbre, avec ses sculptures admirables, qui avaient bravé les siècles, le temple, orgueil de France et joie du monde, a vécu ! Il n’est plus qu’un amas de muraille ébranlées, de cendres et de débris !»284
Le premier communiqué lancé par l’autorité française, rédigé en des termes laconiques voir erronés, a provoqué la stupeur. Pour beaucoup, la Cathédrale de Reims étaient entièrement détruite.
«La lenteur à venir des documents photographiques et leur vertu d’extension beaucoup moindre qu’un texte de communiqué sont la raison et l’excuse véritable de bien des artistes français et étrangers…»285



282 I.F. n°290.
283 COCHET (F.), Rémois en guerre 1914-1918 : l’héroïsation au quotidien, p 57.
284 DEMAR-LATOUR (A.), Ce qu’ils ont détruit. La Cathédrale de Reims bombardée et incendiée par les Allemands en septembre 1914, p 3.
285 DRUART (R.), L’iconographie rémoise de la guerre, p 212

 
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