c. Les premières
blessures de la Cathédrale.
Rappel des dégâts
antérieurs
Quatre obus ont touché la Cathédrale lors du bombardement
du 4 septembre.
L’abbé Andrieux et un employé de l’église montèrent
en haut de la tour nord pour arborer un drapeau blanc dans l’espoir de
faire cesser le pilonnage de la ville.
Après que les batteries allemandes se soient tues, le clergé
de la Cathédrale procède à l’inventaire des destructions27.
Aucun obus n’a explosé à l’intérieur de l’édifice,
mais de nombreuses verrières ont été soufflées
par les exposions, principalement du côté nord. Des dégâts
ont également été attestés sur la statuaire
de la Cathédrale. Un seul obus a touché directement l’édifice,
au croisillon nord du transept.28
Le 17 septembre
Le jeudi 17 septembre, alors que la Cathédrale est redevenue, depuis
la veille, hôpital militaire, trois obus " seulement "29
atteignent directement Notre-Dame de Reims et percent la toiture aux environs
de la tourelle du carillon. La Cathédrale semble encore relativement
épargnée par ce violent bombardement.30
A l’intérieur de la Cathédrale les services de soin et
d’alimentation des malades sont minimums. Ce n’est que très tard
dans la soirée que " les prisonniers prirent leur premier repas.
"31
La journée du 18
septembre
Le vendredi 18 septembre, une pluie d’obus va toucher directement la Cathédrale,
tuant un gendarme français et deux blessés allemands. Quinze
autres personnes furent également blessées.
Affolés, les blessés tentent de se protéger en
s’abritant dans l’escalier de la tour nord.32
Voilà ainsi résumés les dégâts de
cette journée :
" Ce jour-là… un obus troue la toiture, à l’intersection
de la nef et du transept ; un deuxième laboure l’abside ; un troisième
brise les contreforts au côté nord ; un quatrième démolit
la campanile élevée entre le transept et l’abside ; un cinquième
mutile quelques statues du portail gauche de la grande façade. "33
Les bombardements menacent tellement les blessés allemands que le
Dr Pflugmacker rédige une note afin d’être envoyé comme
parlementaire pour faire cesser le bombardement sur la Cathédrale.34
Cependant ce projet ne sera pas réalisé.35
C’est ainsi que l’abbé Landrieux conclut cette journée
et introduit celle du 19 septembre :
" Il nous semblait que rien ne pouvait être pire pour la Cathédrale
que la journée d’hier et nous appréhendions d’avoir seulement
à repasser par les mêmes chemins, à revivre des heures
pareilles. "36
27 LANDRIEUX (Mgr
M.), La cathédrale de Reims, un crime allemand, p 14 à
18.
28 JADART (H.),
Journal
d’un Rémois, du 3 Septembre au 6 Octobre 1914, p 16.
29 LANDRIEUX (Mgr
M.), La cathédrale de Reims, un crime allemand, p 28.
30 Voir le récit
de Paul Hess (HESS (P.), La vie à Reims pendant la guerre de
1914-1918, p 105 à 109)
31 LANDRIEUX (Mgr
M.), La cathédrale de Reims, un crime allemand, p 29.
32 ANDRIEUX, Comment
j’ai vu brûler la Cathédrale de Reims, p 19.
33 VACHON (M.),
Les
Villes martyres de France et de Belgique, p 66.
34 LANDRIEUX (Mgr
M.), La cathédrale de Reims, un crime allemand, p 34.
Voici la note rédigée par le Dr Pflugmacker
: « Je demande à être envoyé comme parlementaire,
afin de faire savoir à l’Armée allemande qu’il y a 200 blessés
dans la Cathédrale et que celle-ci se trouve exposée au feu
le plus violent de l’artillerie. J’espère que cette démarche,
arrivera à mettre fin à la destruction de la splendide Cathédrale
et à la destruction de la ville ».
35 Ce fait relaté
uniquement par l’ouvrage de Mgr Landrieux ne nous permet pas de savoir
les raisons du refus de cette mission parlementaire.
36 LANDRIEUX (Mgr
M.), La cathédrale de Reims, un crime allemand, p 37 et 38.