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      b. Reims libérée… Reims bombardée.
A l’aube du dimanche 13 septembre 1914, Reims accueillit, dans une joie indescriptible, l’arrivée des soldats français. La plupart des Rémois pensèrent alors que pour eux, la guerre était finie. Cependant très vite, on s’aperçoit que l’on se trouve face à un véritable retranchement : la ceinture de fortification de Reims est passée à l’ennemi. La ceinture fortifiée de Reims et l’arrêt de la contre-offensive française.
La ceinture fortifiée qui entoure la ville de Reims a été élaborée en 1873 par le Général Seré de Rivière. De ces positions, les artilleurs allemands dominent la ville de 50 à 80 mètres, " ce qui incontestablement, constitue un atout majeur ".18

La contre-offensive ne peut-être poursuivie en raison de cet important réseau de fortifications. Les troupes françaises ne peuvent s’emparer de cette couronne de forts qui surplombe la ville, à l’exception du fort de la Pompelle. Les raisons expliquant cette incapacité à refouler davantage les forces allemandes sont sûrement dues au fait que les troupes françaises sont épuisées et que les munitions commencent à manquer.19

Le front, ainsi stabilisé dans la Marne, ne connaîtra pas de réels changements pendant les quatre années à venir.

Les premiers bombardements Solidement installés depuis les forts alentour de Reims, les Allemands vont bombarder la ville dès le 14 septembre. Albert Chatelle signale que le premier obus explosa à 9h30 à environ dix mètres de l’Hôtel de Ville : " il semblait que les Allemands tiraient à coup sûr "20. Une ambulance est atteinte par deux obus tuant dix-neuf personnes dont deux infirmières21. Les bombardements vont se poursuivre. Du 14 au 19 septembre inclus, un premier bilan fait état de 3000 obus et de 170 morts.22 La Cathédrale accueille ses blessés Dans l’après-midi du mercredi 16 septembre, la paille allait être enlevée lorsque le Grand Quartier général français (le G.Q.G) se ravisa et donna l’ordre que la cathédrale poursuive son rôle d’ambulance. Tous les blessés allemands, installés dans les diverses hôpitaux de Reims y seront rassemblés. Le témoignage de l’abbé Andrieux nous éclaire sur le nombre des Allemands ainsi transférés : " On nous en amena 131, dont cinq officiers de la Garde Impériale, un médecin, le Dr Pfügmacker, un prêtre catholique, brancardier volontaire, l’abbé Prullage23, vicaire à Stadtholm, en Westphalie, deux religieuses catholiques du Diocèse de Münster et une diaconesse protestante originaire de Berlin. "24 Le chiffre des blessés varie beaucoup d’un témoignage à un autre. Toutefois cet inventaire de l’abbé Andrieux coïncide avec le témoignage du vicaire Johannes Prülage : " Plus de 150 blessés, laissés aux soins d’un médecin major allemand, de trois sœurs allemandes, et de deux infirmiers volontaires allemands. "25 Tous ces blessés sont logés dans la basse nef sud, du côté de l’Archevêché.26

Cependant, ni les blessés allemands, ni son statut d’ambulance ne vont protéger, des bombardements la Cathédrale de Reims.



18 COCHET (F.), « Rémois en guerre » (1914-1918). Parole de témoins et sources écrites, p 39.
19 Le général Joffre avertit M. Viviani qu’il restait seulement 400 coups par pièce dans les caissons (ADAM (P.), Reims dévastée, p 11)
20 CHATELLE (A.), Reims ville des sacres, p 89.
21 CHATELLE (A.), Reims ville des sacres, p 89.
22 CHATELLE (A.), Reims ville des sacres, p 90.
23 Le témoignage de l’abbé Prullage (ou Prülage) a été utilisé à des fins de contre-propagande par le Kriegministerium (le Ministère de la guerre allemand).
24 ANDRIEUX, Comment j’ai vu brûler la Cathédrale de Reims, p 18.
25 A.D.R, carton 7J 157.
26 ANDRIEUX, Comment j’ai vu brûler la Cathédrale de Reims, p 18.

 
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