Les saints amiénois

Sainte Ulphe / Saint Acheul / Saint Honoré

Portail nord de la façade

Cathédrale d'Amiens (80)

Ulphe

Ange
Acheul
Ache
Ange
Honoré

Sainte Ulphe

Sainte amiénoise, elle aurait fondé à Amiens le premier couvent de femmes. La légende rapporte qu'elle aurait imposé le silence aux grenouilles dont leurs croassements troublaient le culte religieux. Elles l'auraient empêchée d'entendre saint Domice qui l'appelait à matines. Dès lors ces grenouilles se turent : c'est le miracle des raines.

Saint Acheul et saint Ache

Les histoires de saint Acheul et saint Ache sont légendaires et se confondent. Saint Ache ne serait ainsi qu'une simple abréviation du nom d'Acheul, dédoublement fréquent en hagiographie.

Originaire de Grèce, saint Acheul (ou saint Ache) serait venu évangéliser les alentours d'Amiens. Ayant refusé de sacrifier aux dieux païens, il aurait été martyrisé. Battu de verges, il aurait été ensuite eu le crâne fendu par une latte de bois.

La première cathédrale d'Amiens lui a été dédiée. Ces deux statues, entourées par des anges, au portail Saint-Firmin de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens sont censées représenter ces deux saints légendaires. Toutefois Louis Réau critique cette identification en soulignant que d'après la légende, ils n'auraient pas la tête tranchée, mais le crâne fendu. Comme souvent l'identification de l'iconographie du Moyen-Age reste hypothétique car nombre de ces légendes sont malheureusement aujourd'hui en partie perdue.

Saint Honoré

Patron des boulangers et des patissiers, saint Honoré était évêque d'Amiens au VIe siècle. Mais ce n'est qu'au IXe siècle que sa légende se crée. Déjà patron des boulangers à l'époque, la légende rapporte qu'Honoré d'Amiens fut d'abord mitron avant de devenir évêque. Un miracle se produisit alors qu'il enfournait le pain. Le fourgon (longue perche garnie de fer) dont il se servait pour remuer la braise du four se couvrit de fleurs. Plus tard, alors qu'il disait la messe, la main de Dieu lui tendit un pain. Enfin après sa mort, un crucifix de l'église Saint-Firmin-le-Confesseur se serait incliné au passage de ses reliques.

La figure de saint Honoré d'Amiens se reconnaît par la présence d'une pelle à four de boulanger sur laquelle sont posés trois pains. On retrouve par ailleurs la légende de saint Honoré au portail sud de la cathédrale d'Amiens où est notamment évoqué le miracle du crucifix.

 


Auteur :  Yann HARLAUT
Sources :

REAU (Louis), Iconographie de l'art chrétien, Paris, P.U.F., 1958 (réed 1988)

Iconographie : Photographies : Yann HARLAUT
  • FRAUDREAU, Jean DELUMEAU, Anne EGGER, Amiens, la cathédrale peinte, Éditeur : Perrin (28 septembre 2000) , ISBN : 2262015759

    Un ouvrage complet et magnifiquement illustré sur certainement la plus belle cathédrale de France.

  • Gaston DUCHET-SUCHAUX, Michel PASTOUREAU, La Bible et les saints. Guide iconographique, Flammarion : (Tout l'art), 1999, 355 p, ISBN : 2080122568.

Un outil de recherche iconographique, simple, concis et magnifiquement documenté. Il constitue une alternative au magnifique ouvrage de Louis REAU, malheureusement inaccessible.


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