Les donations (1919-1938)

(plaque commémorative : transept sud)

Le financement des campagnes de restauration 1919-1938 provient de contributions forts variées.

Dans un article publié dans la " Revue des Deux-Mondes " en juin 1925, André Hallays avancent quelques chiffres :

Amis de la cathédrale :
16 000 F
Clergé de Reims :
21 000 F
Tronc de la cathédrale :
200 000 F
Danemark :
+ de 1 000 000 F
Norvège :
+ de 200 000 F
Angleterre :
443 000 F
Le don Rockfeller :
+ de 5 000 000 F

Une proposition de loi datée du 28 juillet 1920 et proposée à la Chambre des Députés, illustre cet état de fait. Dans l'exposé des motifs, le député Ambroise Rend, s'exclame ainsi :

" La vieille cathédrale, bâtie par le concours unanime de plusieurs générations de Français, est associée à toutes les joies comme à tous les deuils de la personne morale de la France, forgée par vingt siècles d'une histoire glorieuse entre toutes. Elle personnifie cette soif d'idéal, de justice, de fraternité qui a placé, depuis des temps immémoriaux, la France à la tête de la civilisation. "

La Société des Amis de la Cathédrale de Reims

Fondée en mai 1917 sous l'impulsion de Rémois, réfugiée à Paris, cette association a pour but essentiel la collecte de fonds pour la restauration de la cathédrale de Reims.

Les objectifs de l'association sont présentés dans l'article 2 des statuts de la Société des Amis de la Cathédrale de Reims : " L'Association a pour but :

"D'aider à la conservation et à la restauration de la Cathédrale de Reims et de ses dépendances, De réunir les souvenirs historiques et nationaux qui s'y rattachent ; De contribuer à maintenir et à développer le caractère artistique du mobilier et de la décoration intérieure de la Cathédrale de Reims ainsi que de la partie musicale des fêtes qui y sont célébrés, mais à l'exclusion de toute ingérence dans l'organisation ou la célébration du Culte. "

A la date du 6 mars 1919, le nombre d'adhérents estimé de l'association est d'environ 300. Cependant en avril 1926, grâce à l'ouverture de la souscription pour la Grande Rose, le nom d'adhérents culminent à 948. La recherche de membres est importante : plusieurs comités locaux ont existé. En mars 1919, l'existence d'un comité à Lyon, Grenoble et Deauville est attestée. Au delà de cette recherche d'adhérents et de souscripteurs, un important travail de conférences et d'édition a été mis en place.

Le travail d'édition a surtout été assuré par Antony-Thouret. Des cartes postales, divers albums de photogravures (dont un album intitulé " Pour qui n'a pas vu Reims au sortir de l'étreinte allemande ") et des timbres représentant la cathédrale en flammes sont édités à la fois. La production d'un moulage d'une petite tête d'ange souriant de 27 cm de haut sur socle, édité par les soins du Musée du Louvre est également vendu au profit de la S.A.C.R. Pour assurer les débouchés pour leur production, la S.A.C.R. installe une baraque de vente, place du Parvis, où les touristes peuvent acheter des souvenirs de la cathédrale.

Toute une série de conférences vit également le jour. En France, tout d'abord, des conférences eurent lieu : le 19 janvier 1925, à Reims, M. Marcel Aubert, professeur à l'Ecole des Chartes et conservateur adjoint au Musée du Louvre, fait une conférence sur le thème, La cathédrale de Reims et ses vitraux. En 1927, lors de son assemblée générale, la S.A.C.R. annonce la mise en place de deux séries de conférences à l'étranger : l'une organisée aux Etats-Unis par Mme Carlo-Polyphème, directrice du Lyceum de New-York, l'autre en Hollande par M. Chassinat-Gigot.

La Rheims Cathedral Restoration Fund

Fondée sous l'impulsion de Mrs Aubrey Le Blond et sous le haut patronage de la reine Alexandra, la fondation "The Restoration of Rheims Cathedral" a pour but la collecte de fonds en Angleterre et dans ses colonies pour permettre la restauration de la cathédrale de Reims. Cette fondation se doit aussi d'être "a permanent Memorial to the Fallen Allies" c'est à dire d'instaurer un monument commérant les soldats anglais morts en France. Cette fondation a donc un double objectif : commémorer le souvenir des soldats anglais tombés pour la France et permettre le relèvement de la cathédrale de Reims, à la fois en tant que lieu de culte, que mémorial et que monument historique et artistique. Lors de la remise officielle du don, estimé à 443 000 F, deux ouvrages sont solennellement remis au clergé rémois ; The Golden Roll qui contient la liste des souscripteurs et The Book of Life où est inscrit une liste de noms de soldats morts dont les parents ou amis ont souscrit au " British Empire Fund " destiné à la Restauration de la cathédrale de Reims. En plus de ce don, une plaque commémorative a été posée dans la cathédrale, commémorant ainsi les soldats anglais morts durant la Première Guerre mondiale sur le sol français. Le Comité danois Le 4 mai 1920, le Comité danois pour la reconstruction de la cathédrale, par l'intermédiaire de son président, le conseiller d'Etat Wilhem Hansen, a remis au ministre français, M. Claudel, un chèque de 1.032.918 francs. Cette somme est, pour la plus grande partie, due à la vente de timbres commémorant la paix mondiale.

Le don Rockfeller

Le mécénat culturel des Maisons de Champagne

Yann HARLAUT


Auteur :  Yann HARLAUT
Sources :

HARLAUT (Yann), Ruines et résurrection de la Cathédrale de Reims (du 4 septembre 1914 au 10 juillet 1938), Mémoire de D.E.A. soutenu à l'Université de Reims, 1999.

Iconographie : Photographie : Christophe ROMEU

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