LES VITRAUX DE LA CATHEDRALE DE REIMS

Les vitraux modernes :

Les vitraux anciens restaurés et remis en place, l’Etat et la Société des Amis de la Cathédrale eurent à cœur de continuer l’œuvre entreprise en donnant à l’édifice des verrières modernes. Ce fut essentiellement le travail de Jacques SIMON (1890-1974) qui réalise :

- en 1936 : la ROSE DU TRANSEPT SUD
« Le Christ ressuscité » entouré des quatre évangélistes, des douze apôtres et d’anges portant les emblèmes de la Passion.

- en 1937 : la PETITE ROSE DU PORTAIL OUEST
« Les litanies de la Vierge Marie ». Cette petite rose permet par sa complémentarité avec la grande rose du XIIIème siècle qui la domine de recréer la vision du revers du portail, chef d’œuvre de sculpture unique dans l’histoire de nos Cathédrales.

- en 1959 : les DESSUS DE PORTES DES BAS-COTES NORD ET SUD
A gauche, « La Genèse et la Création Divine » avec Noé ; à droite, « Les créations de l’homme avec Moïse. Le législateur complétaient cet ensemble grâce aux dons de la Corporation de l’Alimentation.
 
- dès 1954, les Amis de la Cathédrale, avec l’importante réalisation du VITRAIL DU CHAMPAGNE (par Jacques Simon) dans le transept sud, représentant le travail de la vigne, la vendange et le travail du vin de champagne, renouait avec la tradition médiévale qui voulait que chaque corporation s’incarne dans la Cathédrale par le don d’une verrière.
Ce fut après la Corporation du vin de Champagne, celle de l’Alimentation et plus récemment la Corporation du Bâtiment qui devait offrir les vitraux de la CHAPELLE D’AXE DU CHŒUR réalisés par Marc Chagall en 1974, qui représentent autour d’Abraham témoin du Dieu unique et du Christ Sauveur dans la lumière de la Croix, au centre, la Vierge Marie fleur des Rois de Juda à gauche et les Rois de France à droite.
Avec cette dernière chapelle orientée à l’Est, dont les bleus se relient aux bleus anciens de Reims et dont l’intensité a pour but de soutenir les verrières anciennes de l’abside haute, les quatre points cardinaux de la Cathédrale étaient ornés de vitraux de couleurs.

Les verrières du transept sud qui entourent le vitrail du Champagne s’inspirent également de la vision des verrières du Moyen-Age qui pour éclairer la croisée du transept au centre de laquelle se dresse l’autel majeur eurent soin de réaliser dans les verrières hautes du transept de remarquables vitraux en grisaille (XIIIème siècle).

Les VERRIERES BASSES DU TRANSEPT SUD (dues à Brigitte Simon en 1961 et 1971) reprennent ainsi la gamme de tons des verrières anciennes dans une composition et un dessin moderne. Elles évoquent les quatre éléments, sur le thème de « l’Eau Lustrale » à la fois eau et feu dans la verrière des Fonds Baptismaux, et la terre et l’air dans les autres verrières exposées au sud autour de la fenêtre du champagne.

L’ensemble des vitraux de la Cathédrale de Reims profondément mutilés par la destruction totale des verrières basses de la nef et du chœur au XVIIIème siècle avec les dommages importants subis par les verrières hautes lors des bombardements allemands de la guerre de 1914 – 1918 conserve cependant une unité que le Service des Monuments Historiques a eu le constant souci de préserver.
 

Les vitraux anciens :

L’ensemble des VERRIERES HAUTES du chœur et de la nef datant du XIIIème siècle comporte encore une surface importante de parties anciennes. De plus, la restauration due au peintre verrier Jacques Simon ne fut possible que grâce aux documents très précis (relevé des verrières à grandeur réelle par un procédé de frottis) exécutés par les Simon durant le XIXème siècle.

Nous remarquons au revers du grand portail occidental, la GRANDE ROSE (fin du XIIIème siècle), représentant « le couronnement de la Vierge » entourés d’anges musiciens de prophètes et de rois. Dans le triforium en dessous de celle-ci la GALERIE DES ROIS, de peu postérieure, représente le baptême d’un Roi de France, (Clovis, Saint-Louis ou Charles VII) entouré de personnages laïques et ecclésiastiques (femmes de sa cour et évêques). En dessous la petite rose et les dessus de portes sont modernes.

Les VERRIERES DE LA HAUTE NEF (XIIIème siècle) figurent dans le registre supérieur la suite des Rois de France et en dessous de chacun d’eux les Archevêques de Reims : cette disposition contraire à la liturgie est particulière à Reims, cathédrale des sacres.

La BASSE NEF dont les verrières anciennes furent détruites au XVIIIème siècle conserve cependant dans la première fenêtre nord proche du grand portail un vitrail dont la rosace est d’origine (XIIIème siècle) représentant l’Ascension du Christ entouré d’anges et d’apôtres.

La ROSE NORD du transept (XIIIème siècle) représente « La Création du Monde ». Autour du Père Eternel, l’histoire d’Adam et d’Eve, entourés de toutes espèces d’oiseaux, de poissons et de quadrupèdes.

Les VERRIERES DE L’ABSIDE HAUTE (XIIIème siècle) représentent dans le registre supérieur les apôtres (les onze disciples, Saint-Paul, Saint-Mathias, Saint-Barnabé, Saint-Luc et Saint-Marc dans l’ordre liturgique) entourant dans la fenêtre centrale le Christ en Croix et la Vierge tenant l’Enfant. Dans le registre inférieur, entourant l’Archevêque de Reims (Henri de Braine 1227 – 1240) sous la crucifixion avec à sa droite l’Eglise de Reims sous la Vierge, sont représentés les évêques suffragants de la province avec leurs églises métropolitaines : Soissons, Laon, Châlons, Amiens, Beauvais, Noyon, Tournai. La fenêtre centrale d’une remarquable qualité de composition et de coloration est d’ailleurs une seconde réalisation de ce même sujet, la première ne convenant probablement pas au maître-d’œuvre, fut placée dans une fenêtre haute du transept sud côté ouest.

  • Eloi LECLERC, Chagall vitrail pour la paix, Mame (Un certain regard), 2001, ISBN : 272890944X.

Une découverte d'un artiste qui a su sublimer la lumière, notamment à la cathédrale de Reims.


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