La cathédrale Saint-Etienne

Sens (89)

Le siège archiépiscopal de Sens relève d'un passé prestigieux. Il est, jusqu'en 1622, la métropole d'une vaste province ecclésiastique groupant les églises suffragantes de Chartres, Auxerre, Meaux, Paris, Orléans, Nevers et Troyes.

C'est vers 1130 que l'archevêque de Sens Henri Sanglier décide la construction de l'actuelle cathédrale. Elle est consacrée 33 ans après, le 19 avril 1163, par le pape Alexandre III, alors en exil. Construite à la genèse du style gothique, la cathédrale de Sens allie la robustesse des proportions romanes, à l'élan de la voûte gothique. Comme nombre de cathédrales, celle de Sens subit les ravages d'un incendie en 1184. Remaniée par la suite, principalement vers 1500 sous la conduite de l'architecte Martin Chambiges, la cathédrale se voit doter d'un haut d'un haut transept aux deux gigantesques rosaces. Durant la même période, le beffroi est également achevé. La statuaire de la cathédrale était très riche mais souffrit excessivement des troubles révolutionnaires le 7 novembre 1793. Les statues furent projetées au sol ou broyées à coups de marteaux. Seule la statue de saint Etienne fut épargnés grâce aux bonnet phrygien dont un mauvais plaisantin l'avait affublée.

Le vandalisme ne fut pas la seule cause de l'appauvrissement du décors de cette cathédrale. Comme partout en France au XVIIIe siècle, les ornements gothiques remplacés par le style classique. Le chœur fut ainsi complètement transformé. Nombre de verrières ont disparu. Seules quatre verrières du XIIe siècle subsistent, consacrées à saint Thomas Becket, à saint Eustache, aux paraboles de l'Enfant prodigue et du Bon Samaritain.

Paradoxalement, c'est à l'extérieur de la cathédrale, dans l'ancien palais archiépiscopal, que l'on retrouve toute la richesse et la puissance des archevêques de Sens. Le trésor qui est conservé est historiquement et artistiquement le plus intéressant des trésors religieux français. A noter plus particulièrement des objets en ivoire : coffret byzantin dont les douze faces figurent les histoires de David et de Joseph, une pyxide du Ve siècle orné d'une chasse au lion et un curieux peigne liturgique attribué à l'évêque saint Loup.


Auteur :  Yann HARLAUT
Source : Abbé Jacques LEVISTE, La Cathédrale de Sens
Iconographie : Photographies : Yann HARLAUT

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