Basilique Saint UrbainTroyes (10) |
Fils d'un pauvre cordonnier de Troyes, Jacques Pantaléon (1185 - 1264) est devenu pape en 1261 sous le nom d'Urbain IV. Archidiacre de Laon, ambassadeur du Saint Siège, évêque de Verdun puis patriarche de Jérusalem, il accède finalement au pontificat au cours d'une carrière ecclésiastique exemplaire.
Il voulut ainsi édifier à l'emplacement même de l'échoppe familiale qui l'avait vu naître une basilique dédiée à saint Urbain, son homonyme. Les importants moyens financiers permettent de construire ce chef d'oeuvre de l'Art Gothique champenois en moins de trente ans, de 1262 à 1286, malgré l'interruption des travaux à la mort de son instigateur. C'est le neveu du pape Urbain IV, le cardinal Ancher Pantaléon.
La façade principale du bâtiment, partiellement achevé, recelle une richesse iconographique. Les sculptures évoquent le thème du Jugement Dernier. Les gargouilles très expressives ornent tous les alentours de l'édifice. L'édifice était coiffé d'une flèche haute de 34 mètres démolie par les intempéries en 1761.
L'intérieur de la basilique frappe le visiteur par sa sobriété. Seuls quelques chapiteaux, les dalles funéraires jonchant le sol et les vitraux du XVIe siècle rompent cette absence apparente de décors. Car le décors repose avant-tout sur les lignes architecturales qui donnent à l'édifice élan et majesté.
Elevée sur les domaines de Notre-Dame aux Nonnains, la construction de la basilique troubla les abbesses. On raconte que celles-ci firent irruption sur le chantier, dispersèrent, à main armée, les ouvriers, brisant et enlevant les outils. L'intimidation qu'exerçaient les religieuses semblait telle que la consécration de l'église se fit seulement en 1389, plus de cent ans après la fin des travaux.
| Auteur : | Yann HARLAUT |
| Source : | Sauvegarde et Avenir de Troyes, Nuit du Patrimoine 2001. |
| Iconographie : | Photographies : Yann HARLAUT |
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