L'église Saint-Georges

Les Billaux (33)

Cette petite église, dotée d'un clocher-mur typiquement girondin, est le principal élément du patrimoine de la commune des Billaux, au centre de laquelle elle se trouve.

Cette paroisse est connue en 1124 sous le nom de Saint-Georges de Guestas ou de Guître, lequel a toujours prévalu dans les actes publiques jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. A cette époque, elle voit allouer ses bénéfices au monastère de Saint-Martin de Tours, par Arnaud Guiraud, Archevèque de Bordeaux. 

Mais au sortir du moyen-âge, la paisible paroisse de Saint-Georges de Guître souffre des guerres de Religion. L'église est renversée par les protestants au milieu du XVIe siècle. Ceux-ci sont tellement nombreux dans la région libournaise qu'en 1602, ils sont autorisés par le maréchal d'Ornano à transformer en temple une ancienne grange des Billaux appartenant aux sieurs Rolli et La Bellue. L'édit de Nantes, signé en 1598 par Henri IV, voit ici l'une de ses applications.

Le ministre Baduel vient de Castillon pour y prêcher dès le 26 juillet 1602. Ce temple improvisé subsista jusqu'en 1681, puis l'ancienne église fut relevée de ses ruines. Les premiers travaux importants réalisés après la période révolutionnaire (c'est à dire en 1839-1840) ont consisté à remettre en valeur et en bon état de fonctionnement l'édifice qui, après de longues années de désaffection, venait de reprendre son affectation cultuelle. Cette période de travaux a ainsi permis la restauration du tombeau d'autel en pierre, du mobilier, ainsi que des vitraux et lambris de la nef .

En 1853, sous l'égide de l'architecte libournais Gauthier, les entrepreneurs Barthélémy-Gasteuil, le maçon Perrier, le charpentier Dussigné et le plâtrier Gilbert transforment l'édifice dans la configuration que nous lui connaissons aujourd'hui. La nef est légèrement surhaussée. Dans les murs latéraux sont percées six baies cintrées. Le pignon qui s'élève au dessus des combles et qui doit porter la cloche conserve son épaisseur. Enfin la sacristie est démolie et remplacée par une nouvelle, en prolongement de l'église. Le sanctuaire est carrelé en carreaux de Gironde taillés, polis et grézés avec petits carreaux carrés et pointes en marbre noir. Les matériaux provenant de la démolition des vieux murs (de la sacristie notamment) sont réemployés en totalité dans les travaux. Le 13 octobre 1853, l'église rénovée est achevée. Les travaux sont réglés en partie par la commune et en partie par la fabrique (ces dépenses sont consignées en page 49 du registre des dépenses de la fabrique de l'église).

En 1875 et 1877, on note l'achat par la fabrique (celle-ci se compose alors du curé Aloysius Treignac, ainsi que des sieurs Alexandre, Bellaux, Naud, Roberteau, Vacher et Marguillers) de deux lustres pour le sanctuaire, ainsi que l'achat d'un chemin de croix jugé "d'un luxe effréné" par le conseil municipal de l'époque.

L'église subit en 1901 des travaux d'entretien de "dressage de vieux murs" de la nef à la chaux hydraulique. Sont également réalisés un rejointoiement et un "badigeonnage du clocher au ciment pur", la "pose de deux tirants en fer" et celle d'un fer "pour relier le milieu du clocher".

Bien que déjà restaurée au milieu du XIXe siècle, l'église Saint-Georges se dégrade : les murs et le carrelage sont lentement rongés par l'humidité et la migration des sels. Aussi grave, la maçonnerie du clocher recèle des dégradations qui pourraient représenter à terme un danger pour les personnes. C'est pourquoi, le tintement des cloches s'est arrêté. Suffisamment de périls pour que le plan de remise en ordre qui a débuté se poursuive sans tarder !

Les Billaudais d'aujourd'hui et tous les amoureux du patrimoine de nos villages de France peuvent-ils abandonner ce qui a été fait par nos anciens et qui fait le charme de leur commune ? L'Association des Amis de l'église Saint-Georges, créée en 1998, a choisi de réagir contre la fatalité, pour entamer des travaux de rénovation.


Auteur :  Eric LABAYLE
Iconographie : Photographies : Eric LABAYLE

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