Texte au dos : |
LA CATHEDRALE
Reims ! Dont le nom fameux, évoque dans l'histoire
Le sacre de nos roi, tout un passé de gloire
Temple dont l'univers admirait la beauté
Qui fut par l'ennemi, de tout temps respecté,
Aujourd'hui bombardé lentement agonise
Sous les coups du Kaiser, que l'orgueil fanatise.
Reims ne pouvait fléchir le monstre dont la main
Donnait l'affreux signal de bombarder Louvain.
Il prive d'un abris les douces hirondelles
Qui tous les ans, chez nous, viennent à tire d'aile
Et ne trouveront plus pour loger leurs petits
Les mains jointes des saints qui leur servaient de nids,
Quel enfer a vomi l'épouvantable drôle
Qui prétend dominer d'un pôle à l'autre pôle
Fait tuer vieillards. enfants, et de sang altéré
Achève ses blessés sous le drapeau sacré.
Car sur les moribonds, qui massacraient tes balles ,
La croix-rouge flottait, empereur des vandales
Tu devais respecterle saint lieu, où jadis
Saint Rémi baptisa le sicambre Clovis,
L'autel où Jeanne d'Arc, de si pauvre naissance
Agenouilla son roi, et libéra la France.
Nul autre qu'un Germain ne se fut abaissé
A violer cet abri d'un glorieux passé.
Tu viens au nom de Dieu dis-tu, faire la guerre,
Et tu brises la croix, son emblème sur terre.
C'est au nom du démon, qui flatte ton orgueil,
Que tu sèmes partout les pleurs, la mort, le deuil
Mais notre Dieu, bandit, un jour las de tes crimes
T'enverras au néant, toi qui rêvais les cîmes !
Le lierre cachera la brèche du vitrail,
Envahira la nef, les niches du portail,
La mousse couvrira de son grand manteau sombre
Les dalles, les autels, et les tours en décombres.
Plus tard l'enfant dira au passant atterré,
L'orgueilleux Allemand, là, s'est déshonoré !
|