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140/90 mm

M. Rigaud

Guignol est représenté sur le parvis de la Cathédrale Notre-Dame de Reims, regardant l'incendie de celle-ci. Des blessés sont évacués par le Grand Portail. Un poème de Gérôme Coquandier complète et illustre cette carte.

Nom d'un rat ! c'est donc une troupe de sauvages,
De tigres affamés, de loups atteints de rage !
Ce sont pas ses soldats, ce sont que des bandits
Qui par le monde entier doivent être maudits !
Les uns, en aéro, vont survoler les villes
Et jettent des bombes sur les passants tranquilles,
Tuant de ci de là un vieillard, un enfant ;
Vrai ! i z'ont pas de quoi se montrer triomphants !
D'autres, sans se laisser attendrir par les larmes
Des femmes froidement font passer par les armes
Les grands-parents perclus, les gosses tout petits ;
Ailleurs, ce sont de bons vieux curés qu'ils fusillent.
Ils incendient les maisons ou bien les pillent.
Bref, ce n'est plus la guerre et le loyal combat,
C'est simplement du vol et de l'assassinat !
Enfin pour achever leur oeuvre de vandales,
Ils bombardent, de Reims, l'antique cathédrale !
Voilà le peuple qui se prétend champion
Du bon droit et de la civilisation !..
Et toi, Guillaume, tu te dis chevalresque
Et généreux ! mais tu n'est qu'un pître grotesque,
N'éprouvant du plaisir qu'à voir couler le sang !
D'où sors-tu donc, grand Dieu , Ta mèr' t'a mis au monde
Après s'être accouplée à quelque bête immonde,
Quelque animal puant, quelque monstre pervers
Vomis, une nuit de sabbat, par les enfers !