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La Cathédrale de Reims en flammes

H.N.
140/90 mm

M. Procureur

Représentation de la Cathédrale de Reims, complètement ravagée par les flammes. Un grand drapeau de la Croix-Rouge a été installé au dessus du Grand Portail. Un commentaire, complété par une phrase de Maurice Barrés, rappelle les faits.

Poème manuscrit : Il ne reste plus rien que cendres, boue, outrage
Dans la nef, le transept, sous le dôme brisé,
Où palpitait encore le coeur du moyen âge
Frappé à mort, saignant, tout est pulvérisé !...

Dehors, même spectacle : un morceau de décombres
Semé d'éclats d'obus, devant quoi nous pleurons !
Sur le sol, çà et là, tordus, calcinés, sombres
Des arceaux, des portails, des vitraux, des fleurons....
La flore ciselée en ces pierres gothiques
Les tourelles à jour, les balustres sculptés
Poussière ! tout celà. Poussière ! les triptiques
Les chapiteauxde marbre aux besants incrustés
Poussière qui s'envole en légère fumée
Comme l'encens, hier ; poussière qui, là-haut,
Monte ! monte en prière au secours de l'armée
Et même... en implorant le pardon du Très-Haut
Oui... le pardon... qui sait ? -L'insulteur est infâme
Nous le maudirons, nous : l'enfer doit l'engloutir !...
Mais... les pierres d'église ont sans doute plus d'âme
Sont plus tendres, sans doute, et croient au Repentir.
Elles sont Croix, Autels, Saints, Bénitiers... Gargouilles.

Allemands !! Peuple impie au masque religieux
Peuple hypocrite et vil ! Peuple qui t'agenouilles,
Avant d'assassiner. aux pieds mêmes de Dieu
Ecoute le tocsin que les cloches de France
Aux rythmes des clairons, sonnent à nos beffrois
C'est le glas de ton Aigle expirant qui commence

Seul le Bourdon de Reims n'y mêle pas sa voix !

A. Barbier