La destruction du patrimoine d'Arras

1914-1918

Après la défaite de Charleroi, les troupes françaises doivent se replier. Arras est alors déclarée ville ouverte. Les Allemands l’occupent quelques jours, du 6 au 8 septembre 1914. La contre-offensive française oblige les troupes allemandes à abandonner la ville mais ces dernières restent solidement retranchées et durant un mois, de violents combats vont se dérouler autour d’Arras.

Le matin du 6 octobre 1914, l’artillerie lourde allemande ouvre le feu sur la ville. Ce ne sont là que des prémices des futurs bombardements. Le 7 octobre 1914, des obus incendiaires tombent sur le centre-ville. L’Hôtel de Ville est en flammes. Le 21 octobre 1914, de 10h30 à 11h20, le Beffroi est pris pour cible. En seulement 50 minutes, il est réduit en ruines. Du 5 au 7 juillet 1915, le palais et la cathédrale Saint-Vaast déjà touchés lors des bombardement du 6 octobre, sont à leur tour systématiquement pris pour cible. En deux jours, les obus ont raison de ces monuments, reconstruits au XVIIIe siècle par le cardinal de Rohan.

D’autres édifices prestigieux ont été partiellement ou totalement détruits du fait des bombardements :

Un déluge d’acier a frappé la ville d’Arras. On estime à 15000, le nombre d'obus tirés lors de la seule journée du 26 juin 1915. A Arras, la ligne de séparation entre les deux armées se trouvait à proximité immédiate de la ville, seulement à une distance de 800 à 1200 mètres.

Le bilan des destructions est dramatique. Outre les monuments civils ou religieux, c’est tout l’urbanisme qui est bouleversé. La Grande et la Petite places, ainsi que la rue de la Taillerie qui les relie, sont ravagées. Cet ensemble urbain du XVe et XVIe siècle comprenait 150 immeubles de style hispano-flamand : 45 immeubles sont totalement détruits et tous les autres endommagés.


Auteur :  Yann HARLAUT
Sources :

ALEXANDRE (Arsène), Les Monuments Français détruits par l’Allemagne, enquête entreprise par ordre de M. Albert Dalimier, Paris, Berger-Levrault, 1918, 218 p.

BOUHELIER (Georges de), Les Allemands destructeurs de cathédrales et de trésors du passé (documents officiels), mémoire relatif aux bombardements de Reims, Arras, Senlis, Louvain, Soissons, etc…, Hachette et Cie, Paris, 1915, 78 p.

MICHEL (Edmont), Les dommages de guerre de la France et leurs réparations, Editions Berger-Levrault, Paris, 1932, 656 p.

Iconographie :

Carte postale : collection particulière


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