L'onction


En matière de religion, l' Onction signifie un caractère particulier, un caractère qui tire certaines personnes du rang ordinaire, et les consacre d'une manière particulière, soit par rapport au sacré, soit par rapport au profane.

De l'Onction considérée par rapport au sacré. Nous lisons dans l'Ecriture-Sainte que Jacob, allant en Mésopotamie, oignit d'huile la pierre sur laquelle Dieu lui avait fait avoir une vision. Cette Onction était une espèce de consécration de cette pierre, pour devenir un autel dédié au Seigneur. C'est encore dans le même sens, qu'aujourd'hui les Evêques font des Onctions sur les murs des églises qu'ils dédient, et sur les pierres de l'autel destiné au sacrifice de la messe.

Dans les contrées orientales, où l'huile et les aromates étaient en abondance, on avait coutume autrefois de distinguer du commun, les personnes destinées à des fonctions sacrées ou à des usages ordinaires, par des Onctions, c'est-à-dire, en les frottant d'onguens composés d'huile et d'aromates ; ce qui marquait l'effusion des dons nécessaires à ces personnes pour s'acquitter dignement des fonctions de leur charge, comme aussi l'attente où l'on était que ces personnes répondraient à la haute idée que l'on avait conçue de leur mérite. De ce nombre, on peut compter, dans l'ordre de la religion , les prêtres et les prophètes. Nous trouvons, dans les Saintes-Écritures, les cérémonies de la consécration du grand-prêtre Aaron et de ses fils. Dieu ordonna à Moïse de consacrer Aaron et ses fils par l'Onction sainte, afin qu'ils servissent dans le tabernacle et qu'ils présidassent aux sacrifices. Moïse fit ce que Dieu lui avait ordonné. L'huile que Moïse avait composée pour l'Onction et la consecration du Roi, du souverain Sacrificateur et de tous les vaisseaux sacrés dont on se servait dans la première maison de Dieu, était faite de myrrhe, de cinnamome, de calamus aromaticus et d'huile d'olive.

Félix Lacointa, 1825.

Sources :
Félix Lacointa, Du sacre des rois de France, de son origine et de la sainte-ampoule: suivi du détail des cérémonies usitées au couronnement de nos rois dans l'Église métropolitaine de Reims, Publié par chez C. Ballard, 1825, Copie de l'exemplaire Université de Harvard, Numérisé le 22 juin 2005 dans le cadre du programme Google Book, 195 p.

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