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Des sièges sont disposés autour de l’autel, sur lesquels
prennent place les prélats et les pairs du royaume. Entre prime
et tierce arrivent les moines de Saint-Remi en procession avec la sainte
ampoule. L’archevêque va à leur rencontre vers l’abbaye de
Saint-Denis-hors-murs, au-delà du parvis, ou, si la foule assemblée
sur la place se fait par trop dense, vers le portail seulement. Il reçoit
l’ampoule de la main de l’abbé qu’il conduit à l’intérieur,
tandis que les moines attendent la fin des cérémonies et
le retour de l’ampoule, soit à Saint-Denis, soit à la chapelle
de Saint-Nicolas-de-l’Hôpital. Ont été posés
déjà préalablement sur l’autel les insignes royaux
: la couronne, l’épée dans son fourreau, les éperons
d’or, le sceptre et une verge surmontée d’une main d’ivoire, que
l’abbé de Saint-Denis-en-France a apportés à Reims
et qu’il surveille lui-même, debout à côté de
l’autel. Le roi enlève ses vêtements, à l’exception
d’une tunique de soie et d’une chemise, ouvertes sur la poitrine et entre
les épaules.
Il est chaussé d’abord de sandales de pourpre, semés de lis d’or, par le grand chambellan de France, le duc de Bourgogne lui met les éperons, l’archevêque le ceint de l’épée qu’il tire du fourreau et lui donne entre les mains ; le roi la passe au sénéchal de France qui la portera devant lui dans l’église et plus tard à la tête du cortège se rendant à l’archevêché. Puis l’archevêque ouvre la sainte ampoule, en retire une petite quantité du saint chrême, à l’aide d’une aiguille d’or, et la mélange au chrême préparé pour le Sacre du roi « qui seul parmi tous les princes de la terre excelle par le glorieux privilège d’être oint d’une huile envoyée du ciel ». |
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Le prélat l’oint sur la tête, sur la poitrine, entre les épaules et sur les jointures des bras, alors que les assistants entonnent l’antiphone : Ils ont oint Salomon roi. Après cela, le chambellan de France remet au roi une tunique de pourpre et une chlamyde, l’archevêque lui donne le sceptre dans la main droite et la verge dans la main gauche, prend la couronne de l’autel et la pose sur la tête du roi, tandis que les pairs ecclésiastiques et laïques du royaume la soutiennent de toute part. Entourant ainsi le roi, ils le conduisent sur l’échafaudage revêtu et orné de tapisseries, où il prend place sur un siège éminent, afin d’être vu de tout le monde. Après la messe, le roi redescend et reçoit les sacrements sous les deux espèces devant l’autel, de la main de l’archevêque. Enfin, celui-ci lui enlève la couronne et lui en impose une autre, plus légère, et c’est ainsi qu’ils se rendent au palais, acclamés par la foule.